Une larme ...

Pour suivre l'idée de Cachaça , sur un mot, un sentiment, une idée , se laisser porter et déposer quelques lignes au gré d'inspirations plus ou moins abondantes.
Même juste une ligne peut-être délicieuse ... juste un trait d'esprit .

Un petit pingouin m'a suggéré "une larme" toute à l'heure ... ça m'a parlé un peu. Et vous?

Une larme …

Je suis dans le ventre de ma mère, je pleure mais mes larmes se noient dans mon univers aquatique. Elle tente de me déloger mais je m’accroche …

J’ai quelques secondes de vie, je pleure, je souffre et ils sont contents … il parait que c’est bon signe !

J’ai 3 ans, je chute, je suis écorchée vive du bout du nez jusqu’aux genoux. Mes larmes coulent, j’ai des sanglots. Je ne peux arrêter tous les fluides qui s’échappent de moi, et mon cœur cogne fort dans mes oreilles…

J’ai 35 ans. Aujourd’hui, j’enterre mon père. Mes larmes sont salées et amères. Je regarde cette femme qui vient aux funérailles de son fils comme à celles d’une vague connaissance… je ne peux être de son sang, elle ne peut être de mes larmes.

Elle pleure. Elle est mon Cœur, elle est ma vie. J’embrasse ses joues où cette eau coule en traçant des griffes rouges sur son passage. Je bois ses larmes comme je veux boire sa peine.

L’eau est indispensable à la vie. Ce doit être vrai. Elle matérialise nos douleurs, nos colères et parfois nos joies, nos rires. « Et il ne restera que poussière » … quand toute l’eau sera évaporée … jusqu’à la dernière goutte… jusqu’à la dernière larme.

Invité

... (que de parole je sais mais il n' y a pas mot à dire).

Invité

Merci pour tes mots, Yeiayel, et ai-je vraiment besoin de dire au combien j'aime te lire...

Tes mots ont fait naître de nouvelles images, d'autres sensations que j'écris ici comme une autre lecture-écriture à la thématique des larmes...

Mauves… mes larmes ce soir… pas franches, pas violentes, elles s’écoulent en silence sur les sillons de mon visage, sans un cri…
Elles ne dérangent personne, elles ne mettent même pas mal à l’aise puisqu’elles ne croisent pas âme qui vive.
Mi-figue mi-raisin, elles ne sont pas rubies, elles sont grises, ocres, couleur terre comme la fange où mon cœur s’empêtre floué dans ma tristesse.

Pétrie de mélancolie, nauséeuse d’un mal de mer, je n’ai pas le pied marin mais je suis pourtant au port à t’attendre face aux lueurs flamboyantes du large… mon cœur prend l’eau lacrymale aux accents abyssaux de la noirceur de mes entrailles.

Mes larmes demeurent incolores, presque invisibles, mais elles tracent les bleus bariolés des ecchymoses de mon cœur… qui, à mon désarroi, ne sont pas indolores.
Plus mes larmes couleur mélancolie strient mon visage, plus mes tripes se nouent…

J’aurai voulu les voir s’étaler en vermillon tant ton absence saigne mon âme… faire éclater le rouge de ma passion à ton égard… éclabousser de mon cœur à mon visage toutes les nuances crues et violentes des pourpres au grenat, qui eux-seuls sont à la hauteur de ma douleur loin de tes bras, de nos amours.

Mais il n’en est rien.
Elles restent mauves, pales, fades, silencieuses et amères… elles sont justes, douloureusement elles réfléchissent les affres de ton manque…
Transparentes et cruellement muettes, à l’image du cataclysme de tes absences…
Mes larmes mauves… quelle plus belle parabole de tes vacances ?

Admin Nombre de messages : 479 Age : 57 Date d'inscription : 15/04/2008

Mes larmes regroupent tout ce qui est difficile à exprimer. mes larmes seront toujours pour eux, un symbole quelconque, mais mes larmes seront toujours invisibles pour les autres, que m'importe. Mes larmes seront les miennes et d'autres se rapprocheront de moi.... car nos larmes seront les nôtres.

Nombre de messages : 11 Date d'inscription : 12/07/2011

Que c'est beau!